Angkor au Musée Guimet

C’est autour de la figure emblématique de Louis Delaporte (1842-1925), que le musée national des arts asiatiques-Guimet se propose d’aborder les premiers temps de la « redécouverte » des monuments d’Angkor et, plus généralement, du patrimoine du Cambodge.

 

Réunissant environ 250 œuvres – dessins aquarellés, plans, photographies anciennes, moulages, sculptures originales, dont certains prêts exceptionnels et inédits en provenance des musées nationaux d’Angkor et de Phnom Penh –, Angkor. Naissance d’un mythe – Louis Delaporte et le Cambodge plongera le visiteur dans une évocation du Cambodge de la fin du XIXe siècle et du regard que lui porte alors l’Europe et particulièrement la France, notamment dans le cadre spectaculaire des Expositions universelles et coloniales.

 

Les circonstances de la Mission d’exploration du Mékong de 1866-1868, conduite par Ernest Doudart de Lagrée et Francis Garnier, puis les missions dirigées par Louis Delaporte, suivies de son travail de conservateur – en France – au musée khmer de Compiègne (1874-1878), à l’Exposition universelle de 1878 et au musée indochinois du Trocadéro (1884-1924), apparaissent comme autant d’étapes durant lesquelles le savant conservera le même esprit curieux, ouvert et admiratif, en un temps où la condescendance envers les peuples colonisés restait le plus souvent de règle.

 

Organisée dans les salles d’exposition temporaire du musée et dans les galeries khmères du rez-de-chaussée, cette manifestation présentera, pour la première fois depuis 1927, d’impressionnants exemples de sculptures et de bas-reliefs moulés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, jadis exposés dans les galeries du musée indochinois du Trocadéro, tous ayant récemment bénéficié d’une complète restauration. De même, une sélection de vues idéales des monuments du Cambodge, ainsi qu’un vaste ensemble de documents réalisés par Louis Delaporte et son entourage, complèteront la présentation.

 

A ces œuvres conservées au musée national des arts asiatiques-Guimet s’ajouteront des prêts du musée Rodin, du musée des années Trente, du musée national d’Art moderne ainsi que de diverses collections privées. Pour la première fois, une analyse critique, rigoureuse et documentée, permettra de distinguer, dans cet ensemble, les éléments fidèles à l’original de ceux relevant du fantasme.

 

Enfin, et afin d’inscrire l’Œuvre de Louis Delaporte dans le contexte plus large des études khmères actuelles (recherches archéologiques contemporaines, fonds documentaires récemment redécouverts,...), des prêts importants d’institutions patrimoniales du royaume du Cambodge (musée national de Cambodge, Phnom Penh, musée national d’Angkor, Siem Reap) évoqueront des sites majeurs de l’art khmer.

 

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