9 Mars : Le Mékong de Houei Sai à Luang Prabang

Deux jours de croisière sur le Mékong. On aimerait dire que c’était le pied ! Mais pas tout à fait ! Surtout que l’on avait un peu cassé la tirelire…

A vrai dire, ça a plutôt bien démarré. On venait juste de (re)lire le « monde du fleuve » de Philippe José Farmer. Et c’est vraiment le bouquin idéal avant de faire cette croisière.

Pour ceux qui ne connaissent pas : Un beau matin, les milliards d’êtres humains nés sur Terre à toutes les époques se réveillent sur une planète inconnue, au bord d’un fleuve immense bordé de deux chaînes de montagne. Le héros principal, l’explorateur Richard Francis Burton décide de remonter le fleuve pour percer l’énigme.

 

(wiki) Le Mékong est un fleuve d’Asie du Sud-Est, le dixième du monde et le quatrième fleuve de l’Asie par le débit. Né dans le Qinghai (sur les hauteurs de l’Himalaya), le Mékong irrigue successivement la Chine (la province du Yunnan), borde le Laos à la frontière de la Birmanie puis de la Thaïlande avant de couler au Laos et de revenir à sa frontière, puis traverse le Cambodge où naissent les premiers bras de son delta, qui se prolonge dans le sud du Viêt Nam où il est appelé traditionnellement le « fleuve des neuf dragons ». Environ 70 millions d’habitants vivent directement dans son bassin versant, situé sur des pays totalisant 242 millions d’habitants.

On est loin des centaines de milliards d’humains ressuscités mais c’est quand même pas mal.

 

Assis à l’avant du bateau, notre place favorite, nous avions l’impression d’être des acteurs du bouquin de Farmer. Le Mékong se faufile entre les collines. Toujours assez large dans cette région, il est difficile de voir les habitants qui vivent sur ses bords.

De temps en temps, comme Burton, nous nous arrêtons et visitons quelques villages. A vrai dire, nous n’avons visité que deux villages. Le premier « Ban Houy Phalam » est un village Kamu ( http://en.wikipedia.org/wiki/Khmu_people). Le second « Ban Baw » est un village Lao Loum (majorité ethnique au Laos ).

Première déception, mais nous nous y attendions : la rencontre des habitants promise est assez factice. Les habitants sont souriants mais distants. Nous ne rencontrons ni chef de village, ni responsable quelconque. L’impression d’être devant une vitrine ou dans un zoo. En outre au deuxième village, chaque famille vendait sa « production », tissus, alcool de riz, autres… Nous avons quand même joué le jeu. C’est tout de même intéressant de voir, même de loin, les conditions de vie des habitants.

Le soir du premier jour, nous avons dormi dans un « Lodge » tout à fait épatant et confortable. De vrais coqs en pâte !

Deuxième déception : Nous avons suivi les conseils de notre guide et avons été visité le village situé à 20 mn du « lodge ». Une petite marche sans histoire, pour se mettre en appétit. Les villageois ne nous ont pas décoché un regard. Pas un sourire. Et même de temps en temps (une impression peut être) des grommellements à voix basse… A une supposée terrasse de café, nous avons demandé une boisson. Réponse : « no drink ! ». Au bout du village, il y avait un autre lodge, du même genre que le nôtre, un peu moins luxueux peut-être. Et bizarrement, les prix des chambres étaient affichés ; le prix le plus bas : 116 Dollars. Quand on sait que 70% des laotiens vivent avec moins de 2 dollars par jour, c’est carrément de la provocation ! Et malgré le petit livret déposé dans notre chambre qui affirmait la volonté du Lodge d’intégrer économiquement et écologiquement les habitants des villages alentours, on s’est senti très mal à l’aise.

 

Bon, on va arrêter de cracher dans la soupe ! Ces deux jours ont été tout de même magnifiques grâce au Mékong, le roi des fleuves (et au chef d’œuvre de Philippe José Farmer).

 

Toutes les images : Cliquez-ici